Je suis marchand ambulant depuis 1986. J’étais réceptionniste certifiée, mais je ne trouvais pas de travail à cause de mon handicap. J’ai une jambe artificielle. La vente dans la rue me permet de nous faire vivre, mes enfants et moi. Je travaille tous les jours mais je gagne juste de quoi pourvoir aux dépenses quotidiennes et je n’ai pas d’économies. Il existe un marché, pour les marchands, mais je n’y ai pas accès à cause de mon handicap. Avant, on recevait des lettres de l’Inspection de la municipalité quand on était handicapé, mais ce n’est plus le cas. Je suis souvent arrêtée et enfermée au Commissariat central, où on ne vous permet pas d’entrer avec des jambes artificielles ou des béquilles, alors on finit par ramper sur le sol et attraper des maladies. A présent, comme je suis plus âgée, ils préfèrent saisir mon stock. Confisquer ma marchandise revient à prendre mes jambes.